Inflation et pouvoir d'achat : les Français à l'euro près, les distributeurs réagissent
L'inflation a durablement modifié les comportements d'achat des consommateurs français. Selon Dominique Schelcher, patron de la Coopérative U, les traces laissées par cette période économique difficile sont évidentes. Les Français, désormais plus prudents dans leurs dépenses, privilégient l’essentiel et se serrent la ceinture. En 2024, leur panier de courses ne reflète plus les habitudes d'antan, et ce changement d'attitude pèse sur l'économie des distributeurs.
🛒 Les Français face à l'inflation : une consommation sous tension
Le constat est sans appel : les Français ajustent leur consommation en fonction des hausses de prix des produits alimentaires. Entre janvier 2022 et janvier 2024, les prix des denrées de base ont bondi de 20 %, obligeant les consommateurs à reconsidérer leur manière de faire leurs courses.
Les Français continuent d'arbitrer leurs dépenses", observe Dominique Schelcher, ils se recentrent sur l’essentiel, achètent en plus petites quantités et se font moins plaisir.
Ce phénomène est particulièrement visible dans la consommation de produits frais comme la viande, le poisson ou les fruits et légumes, dont la quantité achetée a chuté de manière significative (moins 24 kg en 2024 par foyer, selon Interfel). À cette situation, il faut ajouter le fait que, selon le patron de la Coopérative U, "les consommateurs sont désormais à l’euro près dès le 15 du mois." Cela reflète la pression croissante sur le pouvoir d'achat, un phénomène qui devient une norme pour une majorité des foyers.
🏪 Distributeurs et consommateurs : comment s’adapter à la nouvelle donne ?
Face à ces difficultés, les distributeurs tentent d’adapter leurs stratégies commerciales pour limiter l’impact de l’inflation sur leurs ventes. Dominique Schelcher souligne l'importance de protéger le pouvoir d'achat tout en maintenant des prix accessibles pour les clients. Le patron de la Coopérative U insiste sur le fait que ses magasins ont su résister aux hausses de prix injustifiées, et a notamment préservé un panier anti-inflation composé de 150 articles vendus à prix coûtant. Cependant, il met en garde contre la loi Descrozaille, entrée en vigueur en mars 2024, qui limite les remises sur certains produits d'hygiène et d'entretien, comme les shampoings et lessives, à 34%. "Cela a poussé les consommateurs vers des destockeurs comme Action pour acheter ces produits à bas prix", explique-t-il. Il plaide pour une révision de cette mesure, afin de permettre une promotion plus libre, et espère que la proposition de loi, portée par Stéphane Travert et Julien Dive, pourra augmenter cette limite à 50% d'ici 2026.
👁 L'œil de l'expert : des ajustements nécessaires pour protéger le pouvoir d'achat
La période inflationniste a profondément affecté les comportements d'achat des Français, qui se montrent désormais plus vigilants et stratégiques dans leurs achats. Les distributeurs doivent faire face à ce changement de mentalité tout en tentant de maintenir leur rentabilité. Pour les consommateurs, la réduction de certaines limitations sur les promotions pourrait offrir un répit bienvenu face à l'augmentation continue du coût de la vie. Il est essentiel que les acteurs économiques trouvent des solutions pour concilier pouvoir d'achat des Français et viabilité commerciale, dans un contexte où chaque euro compte.
À propos de l'auteur
Rédactrice web au sein du Groupe Win'Up, Morgane rédige des contenus d'actualité sur l'épargne, les finances personnelles, les impôts et assure également la mise à jour du site pour optimiser votre navigation.