Pourquoi certains pays échappent aux nouveaux droits de douane américains ?
L’administration américaine a récemment annoncé une série de hausses de droits de douane qui ont secoué les marchés internationaux. De nombreux pays, y compris de grands partenaires commerciaux comme l’Union européenne et la Chine, sont touchés de plein fouet par ces nouveaux tarifs. Toutefois, certains pays, dont la Russie, la Corée du Nord, ou Cuba, semblent échapper à cette vague de sanctions économiques. Pourquoi ces nations, souvent considérées comme des adversaires géopolitiques des États-Unis, ont-elles été exemptées des nouveaux droits de douane ? Cette situation, qui semble contre-intuitive à première vue, découle d’une logique stratégique plus complexe qu’il n'y paraît.
⛔️ Une question de sanctions déjà existantes : l’exemple de la Russie et de la Corée du Nord
La Russie, malgré les tensions géopolitiques croissantes liées à la guerre en Ukraine, a échappé aux nouvelles augmentations de tarifs douaniers. La raison, selon l’économiste Vincent Vicard, réside dans le fait que des sanctions économiques strictes sont déjà imposées à Moscou depuis le début du conflit. « Les sanctions déjà en place empêchent tout échange significatif », précise Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche. Cette mesure vise à limiter l'impact des sanctions en évitant de multiplier les restrictions sur un marché déjà largement isolé. En 2024, les États-Unis ont importé environ trois milliards de dollars de biens russes, contre près de 30 milliards en 2021, une baisse significative due aux sanctions. Toutefois, ces échanges demeurent faibles par rapport à d'autres partenaires commerciaux, ce qui rend la décision d’ajouter des droits de douane peu efficace, selon les experts.
Une situation similaire s’applique à la Corée du Nord et à la Biélorussie, où les échanges avec les États-Unis sont quasiment inexistants, limités respectivement à 1,6 million de dollars et à une trentaine de millions de dollars en 2024. Les sanctions sévères déjà imposées rendent toute nouvelle mesure douanière redondante, d’autant plus que ces pays sont déjà soumis à des restrictions commerciales très strictes.
🚦 Exemptions spécifiques : le cas de Cuba et des voisins américains
Cuba, qui fait face à un embargo commercial américain imposé depuis 1962 et renforcé en janvier 2025, est également exempté de ces nouvelles hausses de droits de douane. Le commerce entre les deux pays étant pratiquement inexistant, l’ajout de nouveaux tarifs semble inutile. La situation de Cuba reflète celle de la Corée du Nord et de la Biélorussie : les droits de douane et les sanctions sont déjà suffisamment contraignants pour ces nations.
De l’autre côté, le Canada et le Mexique, voisins des États-Unis, sont également exclus de ces hausses. Comme le souligne Vincent Vicard, ces deux pays ont déjà été confrontés à des droits de douane imposés par l'administration Trump en 2025, particulièrement sur des produits tels que l’acier et l’aluminium. D’après Karoline Leavitt, les tarifs douaniers spécifiques à ces deux pays ont déjà été négociés, ce qui explique pourquoi aucune nouvelle mesure n’a été prise à leur égard. De plus, les États-Unis et ces deux nations limitrophes ont des accords commerciaux déjà établis, ce qui réduit la nécessité d'ajouter de nouveaux obstacles économiques.
👁 L'œil de l'expert : Une stratégie pragmatique mais complexe
Les exceptions aux nouvelles hausses de droits de douane américaines ne sont pas des décisions prises à la légère. Elles s’inscrivent dans une logique de gestion de sanctions déjà en place et d’échanges commerciaux faibles, rendant toute nouvelle mesure inefficace. Pour les États-Unis, ces choix permettent de concentrer les sanctions là où elles peuvent avoir un véritable impact. Cependant, cette approche peut créer des déséquilibres géopolitiques et commerciaux qu'il convient de suivre de près. Les États-Unis pourraient renforcer leurs stratégies vis-à-vis de certains pays en fonction de l’évolution de la situation géopolitique et des rapports commerciaux.
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