Ventes de voitures en Europe : un démarrage compliqué en 2025
L'industrie automobile européenne entame l'année 2025 avec une note préoccupante. Après un mois de décembre prometteur, les chiffres de janvier révèlent une baisse inquiétante des immatriculations, relançant les interrogations sur l'avenir du secteur. Alors que les attentes étaient élevées, la réalité est bien plus difficile que prévu. De plus, si le marché des véhicules électriques connaît une légère progression, il reste insuffisant pour répondre aux exigences européennes. Cette dynamique soulève des défis majeurs pour les constructeurs et leurs stratégies de transition énergétique.
🚨 Un début d’année difficile pour l’industrie automobile
Les premières données de l'année 2025 ne laissent présager rien de bon pour l’industrie automobile européenne. En janvier, les immatriculations de véhicules neufs ont chuté de 2,6 % par rapport à l'année précédente, atteignant un total de 853 000 unités. Ce chiffre décevant suit un mois de décembre où les ventes avaient pourtant progressé de plus de 5 %, suscitant l'espoir d'un rebond.
Malgré ce faible début d'année, plusieurs pays européens ont particulièrement souffert de cette tendance. En France, les ventes ont chuté de 6,2 %, tandis que l'Italie a également enregistré un recul de 6 %. L'Allemagne a vu ses immatriculations baisser de près de 3 %. À l'inverse, l'Espagne a réussi à maintenir une croissance de 5,3 % dans ses ventes, mais cela reste un cas isolé dans un marché globalement en difficulté.
🔋 Transition énergétique : l'électrique progresse, mais à quel rythme ?
La part des véhicules électriques continue de croître, atteignant 15 % du marché européen avec 124 000 immatriculations en janvier. Bien que cette progression soit encourageante par rapport à l'année dernière, elle reste largement insuffisante face aux exigences réglementaires de l'Union européenne. En effet, la Commission européenne impose aux constructeurs d'atteindre 25 % de ventes de voitures électriques sous peine de sanctions financières, qui pourraient atteindre jusqu’à 16 milliards d’euros.
Le principal obstacle à la croissance des ventes de véhicules électriques reste leur coût. Bien que l'offre se soit élargie, les voitures électriques demeurent nettement plus chères que les modèles à motorisation thermique, ce qui limite leur adoption par un large public. Face à ce constat, l'Association des constructeurs européens (ACEA) a une nouvelle fois interpellé Bruxelles, demandant une révision des sanctions et des mesures d'incitation plus efficaces pour stimuler la demande.
🚗 Les hybrides en plein essor : une alternative en forte croissance
Parallèlement aux véhicules électriques, les voitures hybrides connaissent un engouement de plus en plus marqué en Europe. Avec une croissance de 18 % des immatriculations, elles représentent désormais 35 % du marché, soit la catégorie la plus populaire. En janvier, près de 290 000 unités ont été immatriculées, plaçant les hybrides devant les véhicules à essence (29 %) et diesel (27 %). Cette tendance est perçue comme une alternative attrayante, conciliant motorisation thermique et électrique, tout en répondant aux préoccupations des consommateurs vis-à-vis des prix des véhicules entièrement électriques.
👁 L'œil de l'expert : un avenir incertain mais des opportunités à saisir
En 2025, l’industrie automobile européenne se trouve à un tournant critique. La baisse des ventes, en particulier des modèles thermiques, et les défis liés à la transition vers l’électrique créent un climat d’incertitude. Toutefois, le marché des hybrides semble offrir une réponse à cette transition progressive, et les autorités européennes pourraient ajuster leur approche réglementaire pour soutenir davantage cette évolution. Les constructeurs doivent faire preuve de flexibilité et s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs tout en préparant l’avenir avec des solutions énergétiques innovantes.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français