Explosion des défaillances d'entreprises au T3 2024
Dégradation du climat des affaires, secteur de l’immobilier ou de l’automobile en grandes difficultés, fin des « aides Covid » de l’État, le cocktail est particulièrement propice à l’accroissement des défaillances d’entreprises. Sur une année, selon une étude d’Altares, le nombre de faillites a atteint les 66.000.
Les entreprises du pays doivent apprendre à vivre sans les aides de l’Etat. Pour certaines d’entre elles, sous perfusions depuis maintenant trois ans, et dans un contexte qui s’est fortement dégradé, l’heure au retour à une réalité plus hostile a sonné. Cette situation ne sera pas sans conséquence sur l’emploi. 2025 s’annonce déjà une année socialement compliquée.
❌ 20% de défaillances en plus en septembre
Le mois de septembre 2024 ne restera pas dans les annales économiques. Il enregistre la pire augmentation du nombre de défaillances d’entreprises dans notre pays, sur un an. La Banque de France précise par ailleurs que c’est le secteur du bâtiment et de la construction qui paie le plus lourd tribu. Il représente à lui seul 22,1% des faillites. D’autres secteurs suivront à n’en pas douter au cours des prochains mois. Le secteur automobile pourrait à lui seul venir gonfler les chiffres des prochaines défaillances, et en particulier chez les sous-traitants des grands constructeurs européens. Ces secteurs sont pour les uns soumis à des coûts de production devenus trop élevés (en plus du renchérissement du coût du crédit) ou une concurrence de la voiture électrique chinoise bien trop agressive pour les autres.
🔎 Et l’indice du climat des affaires en berne
Par ailleurs, l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) informe d’une dégradation de l’indice du climat des affaires à 97 en octobre dernier, soit trois points sous la « moyenne de long terme ». Du jamais vu depuis la crise des subprimes de 2008 (hors crise Covid bien entendu). Face aux peurs générées par l’instabilité tant économique que politique, les chefs d’entreprise manquent cruellement de visibilité et de certitudes pour l’avenir. Cela a un impact logique sur leur moral mais aussi sur leurs volontés d’investir.
⏳ Parti pour durer
Face à un tel environnement, on a tout lieu de penser que la situation des entreprises devrait continuer de se dégrader et inversement le taux de chômage de repartir à la hausse.
Sans aide d’un Etat archi-endetté, et face à des secteurs fortement malmenés (construction, automobile, grande distribution et distribution spécialisée…), les experts tablent sur une augmentation continue des défaillances d’entreprises au cours des prochains mois, mais aussi des plans sociaux, entrainant dans leur sillage des destructions d’emplois qui viendront gonfler les rangs du chômage.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français