Pourquoi une baisse des taux directeurs de la BCE ?
Pour la troisième fois depuis le début de l’année, la Banque Centrale Européenne (BCE) a abaissé ses taux directeurs de 0.25 pdb le 17 octobre dernier. En effet, une inflation maitrisée, une récession constatée dans 11 pays parmi les 27 de l’Union Européenne, et un essoufflement du marché de l’emploi, ont fait réagir l’institution francfortoise. Pour quelles raisons ? Et dans quel but ?
👉🏼 Inquiétude sur l’Allemagne, croissance estimée à 0.8% pour la zone euro
L’Allemagne, premier contributeur au sein de l’Union Européenne, pourrait enregistrer une croissance nulle, voire une légère récession cette année 2024. De leur côté, les perspectives de croissance de l’UE et de la zone Euro sont estimées respectivement à 1% et 0,8%.
Gediminas Simkus, gouverneur de la Banque Centrale Lituanienne, a déclaré lundi que :
la Banque Centrale Européenne est susceptible d'abaisser son taux d'intérêt directeur à son niveau "naturel", entre 2 et 3 %, mais elle pourrait devoir le réduire encore davantage si une baisse de l'inflation s'installe durablement.
📉 Quels sont les effets d’une baisse des taux directeurs de la BCE ?
La baisse des taux directeur produit un effet "boule de neige".
Les marchés immobiliers souffrent à la fois de la hausse des prix des matières premières (après l’épisode Covid) et de la hausse des taux d’intérêts des prêts immobiliers depuis début 2023. Aussi, une baisse des taux directeurs, qui implique une baisse des taux d’intérêts immobiliers en cette fin d’année 2024, est salutaire : de quoi donner aux potentiels acheteurs une capacité d’emprunt revue à la hausse, et donc on l’espère, relancer le marché immobilier pour 2025.
La baisse des taux va aussi, très probablement, avoir pour conséquence de baisser la rémunération des comptes épargnes pour 2025, ce qui devrait inciter à consommer plutôt qu’à épargner. Conjugué à une baisse qui devrait aussi se répercuter sur les taux de crédit à la consommation, cela doit permettre de relancer la consommation des ménages, favorisant ainsi la croissance au sein de la zone Euro. Et, qui dit croissance dit emploi : une relance de la consommation signifie qu’il faut produire, donc il faut embaucher. C’est l’effet boule de neige !
La France, avec une dette de 3228,4 Mds € soit 112% de son PIB, en a bien besoin, et elle n’est pas la seule, puisque seulement 12 pays sur les 27 états membres répondent aux prérequis de la dette publique au sens de Maastricht, c’est-à-dire maitriser cette dette afin qu’elle ne dépasse pas 60% du PIB du pays. Attention toutefois à ne pas reproduire les conditions qui nous ont menés à une si forte inflation ces deux dernières années, mais on ne doute pas que la leçon ait été retenue.
À propos de l'auteur
Titulaire d’un Master en Sciences économiques avec une spécialisation en commerce international, et passionnée par les sujets macroéconomiques, je suis toujours à l’écoute des actualités. Après une expérience de professeur d'économie en lycée professionnel et 8 années d’expérience dans le domaine bancaire, pendant lesquelles j’ai pu mettre les théories en pratique, j’ai choisi de me lancer comme franchisée chez Crédit Conseil de France, afin de pouvoir travailler sur le sujet qui m’intéresse le plus : accompagner mes clients dans leurs projets grâce à des solutions financières adaptées et personnalisées. Avec la volonté de partager ma passion pour l’économie avec un maximum de personnes, je décrypte par le biais d’articles les annonces faites par les différentes institutions pour les rendre compréhensibles pour tous.