La BCE ne change rien et reste vague sur le calendrier
Sans surprise, une fois encore, la BCE (Banque Centrale Européenne) a annoncé ce jeudi, conserver ses taux inchangés. Le taux de refinancement reste à 4,50% et le taux de facilité de prêt à 4,75%. Le taux de dépôt, quant à lui, se maintient à 4,0%.
Après 10 hausses consécutives, la BCE enregistre une cinquième session de statu quo. Dans son communiqué, le Conseil des Gouverneurs reste très évasif.
🧐 Une BCE très (trop ?) prudente
On prédisait que La Banque Centrale Européenne (BCE) devait présenter un visage plus confiant, à l’occasion de cette dernière réunion du Conseil des Gouverneurs. On peut dire que nous restons sur notre faim, à la lecture du communiqué émis par l’institution francfortoise. En substance, la BCE ne veut pas s’engager sur « une trajectoire de taux particulière ».
Selon le Conseil des Gouverneurs :
La plupart des mesures de l’inflation sous-jacente diminuent, la hausse des salaires se tasse progressivement et les entreprises absorbent une partie de l’augmentation des coûts de main-d’œuvre à travers leurs bénéfices ». Le conseil ajoute qu'il « serait opportun de réduire le caractère restrictif actuel de la politique monétaire » dans le cas où l’inflation continuerait de fléchir. Et de conclure : En tout état de cause, le Conseil des gouverneurs maintiendra une approche s’appuyant sur les données (...) et il ne s’engage pas à l’avance sur une trajectoire de taux particulière
💪🏼 Environnement plus propice à une prochaine baisse
Malgré cette position plutôt mesurée, la BCE a plusieurs raisons d’être rassurée sur la situation de la zone Euro : l’augmentation des prix poursuit sa décroissance dans toute la zone Euro, à 2,4% en mars, et sur un an. L’inflation se rapproche donc, mois après mois, de l’objectif fixé à 2%. L’autre crainte était l’évolution des salaires dans la zone Euro. Les chiffres présentés par la Banque de France, sur les premiers mois de 2024, atteste que les négociations salariales françaises ont été plus modérées qu’attendues (et surtout moins fortes qu’en 2023). Ce qui aura inévitablement des conséquences positives sur l’évolution des prix.
Enfin, la croissance extrêmement molle de l’économie européenne vient elle aussi prêcher pour une prochaine détente de la politique monétaire restrictive engagée par la BCE depuis des mois. L’idée étant de détendre le coût de l’argent et donc de favoriser la reprise des investissements dans cette économie mise à l’arrêt.
🎯 Le mois de juin en ligne de mire
Pour la BCE, le mois de juin permettra d’être en meilleure capacité de décider : confirmation de la tendance désinflationniste ? Tendances salariales maitrisées ? Projection économique ? Situation géopolitique ?
L’institution sera en mesure de confirmer au non les tendances qui se dégagent depuis maintenant quelques mois, en zone Euro. Sauf à croire qu’une fois encore, la BCE attendra le premier signe de détente outre Atlantique…
Cette option ne serait pas rassurante pour tous ceux qui attendent maintenant une réaction de Francfort. Les Suisses n’ont pas attendu, en engageant dès mars leur cycle de détente, avec une baisse de ses taux de 0,25pb.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français