Les "Faucons de la BCE" sont une nouvelle fois divisés sur la possible hausse des taux d'intérêts de septembre
9 jours avant la prochaine grande réunion de rentrée des banquiers centraux, le 14 septembre prochain, les spéculations vont bon train à Francfort.
Les mauvais chiffres de l’inflation annoncés pour le mois d’août dernier divisent les membres de la Banque Centrale Européenne, entre ceux qui sont pour une nouvelle hausse, et ceux qui prônent la stabilisation.
🧐 Une inflation qui peine à reculer
Alors qu'elle fléchissait sans discontinuation depuis mai dernier, l'inflation en zone Euro est en effet restée forte, à 5,3 % en août sur un an, « soit un niveau identique à celui du mois précédent » précisait Eurostat dès le 1erseptembre. Cette inflation pourrait donc bien avoir le dernier mot, et pousser les banquiers centraux à une dixième augmentation de ses taux. La dégradation de la croissance en zone Euro pourrait venir en arbitre. Mais rien n’est moins sûr.
D’un côté, Isabelle Schnabel, membre du comité exécutif de la BCE déclarait que les prévisions économiques en zone euro étaient « pires que prévues » et que l’inflation était « obstinément élevée », constituant ainsi un obstacle au maintien du rythme agressif de la politique monétaire européenne. A l’inverse, Robert Holzmann (banquier central autrichien) persiste et signe sur la politique restrictive à mener en déclarant :
Nous n’avons pas encore atteint le niveau le plus élevé, nous pourrions procéder à une autre augmentation (en septembre), voire deux.
👀 Les indicateurs à surveiller
Le choix sera cornélien pour les membres du comité exécutif, tant les critères à prendre en compte sont importants, rendant ainsi la décision aussi incertaine que complexe. Parmi les indicateurs les plus importants, nous retrouvons bien entendu la conjoncture économique : l’économie en zone Euro s’est subitement dégradée au cours de cet été, faisant à nouveau planer le spectre de la récession.
La publication des indices PMI (Purchase Manager Index) de juillet pressentait déjà une orientation négative des économies de la zone Euro. La faible consommation des ménages et une demande atone étaient pointées du doigt pour expliquer ses mauvais chiffres. Les propos tenus par François Villeroy de Galhau viennent compliquer la lecture du choix définitif qui sera pris : selon le gouverneur de la Banque de France, la Banque Centrale Européenne a sans doute atteint ou n’est plus très loin du point haut de ses taux d’intérêt.
Nous attendons donc avec une certaine impatience les annonces de la BCE le 14 septembre prochain. Mais nous pouvons d’ores et déjà comprendre que l’objectif des 2% d’inflation sera bien difficile à atteindre, dans un contexte de rentrée où les prix (et entre autre ceux du pétrole) ne font pas de pause.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français