Les marchés inquiets de la situation en France
L’incertitude plane sur la politique française et sur l’avenir démocratique qui semble vouloir se dessiner dans l’Hexagone. Les effets sont d’ailleurs immédiats, avec des taux longs français qui ont fortement réagi, atteignant un plafond à 3,32 mardi 11 juin dernier !
Et avec une actualité moins préoccupante de l’autre côté du Rhin, l’écart entre les taux longs français et les taux longs allemands dépassait les 0,60%, un niveau record depuis 2020. Cet écart reflète à lui seul la perception des investisseurs dans la capacité de chaque Etat à rembourser sa dette souveraine.
📣 3,32% à 13h30
L’OAT 10 ans n’a pas tardé à réagir à la vague bleue de dimanche, mais aussi à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale, par le président de la République, Emmanuel Macron, à la suite de l’annonce des résultats du scrutin européen. C’est ainsi que le mardi 11 juin, à 13h30, l’OAT 10 ans plafonnait à 3,32% ; signe de la nervosité des investisseurs face à l’orientation que semble prendre le paysage politique français. Pendant le même temps, son équivalent allemand, considéré comme étant le plus sûr en Europe, était quant à lui à 2,64%.
🔮 Peur de l’avenir
Les raisons de cette défiance des investisseurs face à la dette française s’expliquent par le fait que la communauté des économistes et des experts financiers voient dans ce résultat du scrutin français, un possible accès de l’extrême droite aux pouvoir. Pour ces experts, l’accès du parti nationaliste aux responsabilités nationales serait synonyme de potentielles nouvelles dégradations des dépenses publiques et donc de la dette française. Lionel Melka, gérant de Swann Capital l’explique clairement dans un article de l’AFP :
la situation sur les marchés illustre les craintes de détérioration de la qualité de crédit de la France par rapport à l'Allemagne et c'est lié au caractère dispendieux des mesures possibles d'un point de vue budgétaire en cas de victoire du Rassemblement national en France.
🧐 Et de possibles nouvelles dégradations des notes de la France
L’autre possible conséquence de ces craintes qui pèsent depuis dimanche sur la dette française, c’est de potentielles nouvelles dégradations de la note de la dette française, par les agences de notation (Moody's, Fitch et Standard & Poor's). C’est surtout le taux d’emprunt de la France qui continue de croitre, rendant le remboursement des intérêts de la dette toujours plus lourd dans la compatibilité de la maison France.
Les semaines à venir seront donc cruciales, et le résultat des prochaines élections législatives françaises sera scruté par le monde entier.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français