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Relèvement de la cible d'inflation de la BCE de 2% à 3% ?
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Relèvement de la cible d'inflation de la BCE de 2% à 3% ?

Ce dimanche, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a voulu rassurer à l’occasion des rencontres économiques d’Aix-en-Provence

Nous avons en France passé le pic d'inflation (...) et nous allons bientôt atteindre le point haut sur les taux d'intérêt en zone euro.

Voilà un an que la Banque Centrale Européenne s’est engagée dans une lutte contre l’inflation qui sévit dans la zone Euro. 

Sa politique de resserrement monétaire, symbolisée essentiellement par un relèvement des taux directeurs (4 points sur les 11 derniers mois), porte aujourd’hui le taux de référence à 3,5%. Et nous avons noté très récemment que Christine Lagarde anticipait d’ores et déjà une nouvelle hausse en juillet. Pourtant les nouvelles sont plutôt bonnes du côté de l’inflation puisque nous enregistrions une augmentation de prix de « seulement » 5,5% sur un an en juin dernier (contre 15 au printemps).

Mais la volonté d’un retour d’inflation à seulement 2% en 2025 reste intacte du côté de l’institution francfortoise.

🎯 La cible d'inflation de 2% à 3% ?

Pourtant, des voix s’élèvent en Europe, pour alerter sur les conséquences de ces relèvements répétitifs de taux. 

En effet, le renchérissement du crédit à des impacts immédiats sur le marché de l’immobilier, et de la construction. La zone Euro est entrée en récession, ce qui entraîne une altération de la demande et donc des baisses d’activité dans de nombreux secteurs. Certains craignent même que le remède (la lutte contre l’inflation par la hausse du coût de l’argent) soit plus dangereux que la maladie en elle-même (l’inflation).

Des économistes, comme Olivier Blanchard, ancien chef économiste du FMI (Fonds Monétaire International) plaident pour un assouplissement de la cible d’inflation (c’est-à-dire l’objectif final recherché : 2%). Pour eux, la BCE devrait réfléchir à passer cette cible de 2% à 3%.

Cette demande ne risque pas d’avoir beaucoup d’écho, l’institution européenne la rejetant

François Villeroy de Galhau explique qu’une telle mesure aurait pour conséquence de favoriser l’augmentation des taux de manière encore plus forte que ce que nous connaissons actuellement. Il explique également qu’une telle mesure ferait perdre toute crédibilité à la BCE. Avec les conséquences désastreuses potentielles que nous connaissons sur les marchés.

Le gouverneur de la Banque de France nous rassure donc en nous précisant que les taux d'intérêt atteindront « bientôt » un point haut dans la zone euro, avant de rester sur ce « haut plateau » le temps nécessaire au ralentissement de l'inflation :

Il ne s'agira pas d'un pic, mais plutôt d'un haut plateau sur lequel nous devrons rester suffisamment longtemps pour assurer la pleine transmission de tous les effets de la politique monétaire, a-t-il précisé.


 

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français