Censure du gouvernement Barnier : un secteur de l’immobilier toujours plus sous pression
La censure du gouvernement Barnier et l’instabilité politique ambiante ne sont pas de bonnes nouvelles pour le secteur de l'immobilier, touché par une crise déjà profonde. La situation politique de notre pays vient aujourd'hui freiner la relance de ce secteur. La reprise des discussions sous un nouveau gouvernement sera essentielle pour éviter un effondrement durable du marché.
❌ Une crise immobilière amplifiée par l’instabilité politique
La censure du gouvernement a stoppé net des réformes pourtant attendues pour soutenir un secteur immobilier déjà fortement fragilisé. Parmi ces mesures figurait l’extension du prêt à taux zéro (PTZ) à l’ensemble du territoire pour les logements neufs, une initiative cruciale pour relancer le marché. Pascal Boulanger, président des promoteurs immobiliers, qualifie la situation de "catastrophique", anticipant des ventes de logements divisées par deux en 2024, même avec l’aide fiscale du dispositif Pinel encore en vigueur cette année. Il précise:
On avait très bien travaillé avec la ministre du Logement Valérie Létard et tout s'est arrêté hier à 20h25. C'est une catastrophe pour nos entreprises qui sont en grande difficulté et pour les Français qui n'arrivent plus à se loger
Cette interruption freine les projets immobiliers et exacerbe les difficultés d’accès au logement, autant pour les professionnels que pour les particuliers.
🏗 Des répercussions en chaîne sur le bâtiment et la rénovation
La paralysie politique impacte également le secteur du bâtiment, qui voit 300 000 emplois menacés selon Olivier Salleron, président de la Fédération du bâtiment. Les programmes de rénovation énergétique, déjà au ralenti, risquent de pâtir d’un manque de stabilité, notamment en ce qui concerne MaPrimeRénov'. Le marché de l’immobilier neuf, en berne, affecte aussi le marché ancien et locatif. Les propriétaires hésitent à vendre, les acheteurs potentiels reportent leurs décisions, et le marché locatif reste figé. Cette situation freine l’ensemble de la filière, alimentant un cercle vicieux d’attentisme et d’incertitude.
🏪 Une dynamique fragile pour les acheteurs et les agences
Les primo-accédants, cible privilégiée des réformes avortées, se retrouvent dans l’attente. l'ensemble des professionnels déplore le manque de visibilité pour les ménages qui hésitent à investir sans garantie sur l’avenir. Ce climat d’incertitude pénalise le début de reprise amorcée au cours de l’été dernier, et pourrait encore retarder la relance du marché. Les agences immobilières, elles aussi, pâtissent d'un manque de signaux politiques clairs.
✅ Une lueur d’espoir avec les taux d’intérêt stables
Malgré ce contexte morose, les taux d’emprunt restent stables, épargnant au secteur une difficulté supplémentaire. Le taux de l’OAT à 10 ans, baromètre des conditions de financement, n’a pas franchi les 3 %, et les banques continuent de manifester leur volonté de prêter. La baisse progressive des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) devrait vraisemblablement renforcer cette stabilité. Cependant, le secteur appelle à une action rapide du futur gouvernement pour relancer les réformes indispensables et consolider une reprise bien trop fragile et toujours incertaine.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français