Immobilier 2025: Après l'orage, le beau temps ?
L'année 2024 a été particulièrement éprouvante pour les agences immobilières en France, marquée par une forte augmentation des faillites et une chute des ventes. Face à une hausse continue des taux d'intérêt, le marché immobilier a connu une troisième année consécutive de baisse, avec un nombre de transactions en recul de 11 %. Pourtant, 2025 semble amorcer une reprise, bien que modeste. Entre espoirs de redressement et obstacles persistants, le secteur immobilier doit naviguer dans un environnement incertain.
⚠️ Une année 2024 marquée par des difficultés pour les agences immobilières
Le secteur immobilier a enregistré une hausse alarmante des faillites d’agences en 2024, avec un nombre de fermetures atteignant un record de 1 232, soit une augmentation de 225 % par rapport à 2019. Les agences qui ont le plus souffert étaient souvent celles qui n'avaient pas su diversifier leurs activités. Selon plusieurs professionnels de l'immobilier, ce sont les agences offrant des services variés, comme la gestion locative et la location, qui ont réussi à mieux résister à la crise. De plus, les entreprises ayant une trésorerie suffisante ont pu amortir le choc, tandis que d’autres ont été contraintes de prendre des décisions drastiques, comme des licenciements.
📈 Perspectives de reprise pour 2025 : Une légère amélioration attendue
Malgré un contexte difficile, les perspectives pour 2025 semblent plus optimistes. Selon la FNAIM, les liquidations judiciaires ont atteint leur pic en 2024 et devraient progressivement diminuer cette année. Loïc Cantin, président de la FNAIM, prévoit une augmentation de 6 % des transactions en 2025, avec un volume de ventes estimé à 825 000. Ce redressement est largement attribué à la baisse des taux d'intérêt par la Banque centrale européenne (BCE), qui a conduit à des conditions de crédit plus favorables. Les taux devraient avoisiner les 3 %, ce qui permettrait aux Français d’envisager à nouveau l'achat immobilier.
🧗🏿 Des défis à surmonter malgré l'amélioration du marché
Cependant, plusieurs obstacles demeurent. L’instabilité politique, avec des événements comme la dissolution de l’Assemblée nationale et la censure du gouvernement Barnier, a complexifié les perspectives d’achat immobilier en 2024. Loïc Cantin espère que le budget pour 2025 ne comportera pas de mesures négatives pour le secteur, notamment concernant la politique du logement. L’extension du prêt à taux zéro (PTZ) à l’ensemble des logements, au lieu de se limiter aux appartements neufs en zone tendue, est un axe de soutien crucial pour les primo-accédants. Par ailleurs, des propositions telles que l'augmentation des droits de mutation (frais de notaire) et les nouvelles régulations pour les propriétaires (interdiction des passoires thermiques, régulation des meublés de tourisme) continuent de susciter des inquiétudes. Enfin, bien que la BCE s’apprête à une nouvelle baisse des taux, les professionnels du secteur restent attentifs aux risques d’une remontée des taux liée à une possible inflation mondiale, notamment en cas de retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis.
🤞 Une reprise fragile, mais possible
Le secteur immobilier français semble amorcer une reprise en 2025, bien que celle-ci reste fragile et progressive. Si la baisse des taux et l’assouplissement des conditions de crédit redonnent de l’espoir aux acteurs du marché, les défis politiques et économiques subsistent. La profession devra rester vigilante face à ces incertitudes, tout en s’adaptant à un marché en mutation.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français