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Immobilier : la crise perdure, les prix continuent de reculer dans l'ancien
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Immobilier : la crise perdure, les prix continuent de reculer dans l'ancien

Nous n’en sortons pas ! 

C’est le triste constat établi par les professionnels de l’immobilier sur les premiers mois de l’année ; entre attentisme des Français et taux toujours trop élevés, le pays continue de s’enfoncer dans une vraie crise du logement. Les prix de l’immobilier continuent pourtant de baisser, et en particulier dans l’ancien.

👉🏼 Des Français toujours attentistes

2024 sera sans doute une nouvelle année de décrue sur le nombre de transactions immobilières, avec un attendu de l’ordre de 800.000 transactions sur l’exercice.

Cela représenterait une nouvelle baisse de 10% du volume annuel par rapport à 2023. Et cette fois ce ne sont pas tant les banques qui sont responsables de cette situation, mais plutôt des Français attentistes, et préférant reporter leur investissement immobilier, ou refuser de baisser le prix de leur bien à vendre. Le niveau encore élevé des taux de crédit immobilier, faiblement compensé par une toujours trop faible baisse des prix de l’immobilier, et avec une raréfaction des promotions immobilières dans le neuf, ne permettent pas aux Français de se projeter. 

Ces derniers préfèrent donc conserver leur situation actuelle, en attendant des conditions plus favorables. Elles pourraient d’ailleurs commencer à poindre avec la très certaine première baisse des taux directeurs de la BCE (Banque Centrale Européenne) au cours du mois de juin prochain.

 💶 Des prix de l’immobilier qui continuent leur affaissement

Sur la seule région d’Ile de France, les Notaires du Grand Paris constatent une baisse des volumes de vente dans l’ancien de 24% au premier trimestre (et 40% sur deux ans !). Cette tendance entraine naturellement une baisse des prix de l’ancien de 8,1% sur la région francilienne. Ce sont d’ailleurs les régions qui avaient connu les plus fortes hausses ces dernières années qui connaissent pour la plupart les plus importantes corrections. La région francilienne en fait bien entendu partie, comme le précise Loïc Cantin de la FNAIM (Fédération NAtionale de l'IMmobilier).

Et ce sont les maisons qui restent le plus touchées par ce phénomène de baisse. En Ile-de-France, sur le premier trimestre, les prix de l’ancien ont baissé de 3,2% contre 2,3% pour les appartements selon les Grands Notaires de Paris. En province, la baisse s'affaiblit sur un trimestre (-1,2% après -1,9%) mais s'accentue sur un an (-4,2% après -2,9%).

 ⚡️ Une situation toujours tendue

Les premières baisses de taux de ce début d’année ont été très largement médiatisées. Tout comme le passage des taux de crédit immobilier sous la barre des 4%. 

Pourtant, la situation semble rester bloquée. Nous le disions, les acheteurs restent attentistes et observent l’évolution des taux et du marché. Et les vendeurs refusent toujours de « sacrifier » le prix de leur maison à la baisse. Ils reportent donc le projet de vente, ou dans le meilleur des cas acceptent un allongement de la durée de vente de leur bien.

C’est ainsi que les nouveaux encours de crédits immobiliers, pour le 1er trimestre 2024 ont péniblement atteint 21,7 milliards (source Banque de France), contre 38 milliards au 1er trimestre 2023 (soit un recul de -42%).

Comme le souligne Loïc Cantin de la FNAIM, il faudra sans doute attendre début 2025 pour voir les premiers signes d’un potentiel redémarrage du secteur de l’immobilier dans son ensemble.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français