Immobilier : une dynamique contrastée en 2024

Les Notaires de France ont communiqué ce lundi les chiffres de l’immobilier pour l'année 2024. Sans surprise, les comptes n'y sont pas. Face à la situation politique très instable de notre pays, suite à la dissolution de l'été dernier, ce marché reste aujourd'hui dans l'impasse. La baisse des taux enclenchée en 2024 et accompagnée de la baisse des prix de vente laissaient présager des mois meilleurs. Seuls les Français qui ont encore les moyens d'acheter peuvent profiter de cette équation.

↘️ Une chute marquée des ventes

L’année 2024 a été marquée par une baisse importante du volume des transactions immobilières. Les ventes ont enregistré une diminution de 17 %, atteignant environ 750 000 unités, loin des sommets observés en 2021. Ce ralentissement a touché aussi bien les logements anciens que les terrains à bâtir. Plusieurs facteurs ont contribué à ce recul, notamment l'incertitude politique accrue après les événements de mi-2024, qui ont freiné la confiance des acteurs du marché. Les notaires soulignent également que cette tendance reflète les effets persistants de la crise entamée en 2022, affectant la capacité des ménages à se loger.

Le marché immobilier semblait enfin approcher de son point d’atterrissage après bientôt deux années de chute brutale et vertigineuse. La crise immobilière depuis l’été 2022 a affecté les différents acteurs de l’immobilier, mais aussi et surtout les Français dans leur capacité à se loger

 a expliqué Me Priscille Caignault, membre du Bureau du Conseil supérieur du notariat.

👛 Pouvoir d’achat immobilier : des signes de répit

Malgré ce contexte morose, les ménages ont retrouvé un léger souffle en termes de pouvoir d’achat immobilier. La baisse des prix de 3,9 % sur un an s’est accompagnée d’une amélioration de la surface accessible pour un budget donné. Ainsi, avec une mensualité de 800 €, les Français peuvent acquérir en moyenne 77 m² en 2024, soit un gain de 3 m² par rapport à l’année précédente. Toutefois, les disparités restent marquées : si Saint-Étienne permet d’acquérir jusqu’à 111 m², Paris demeure inaccessible à bien des ménages, avec seulement 12 m² accessibles pour la même mensualité.

Baisse des prix et opportunités pour certains

Les prix en recul s’accompagnent d’un léger fléchissement des taux de crédit, désormais en moyenne autour de 3,35 % sur 20 ans. Les ménages disposant de revenus élevés bénéficient même de conditions particulièrement attractives, avec des taux approchant les 3 % dans certaines banques. Cette évolution profite cependant davantage aux acquéreurs disposant de profils financiers solides, excluant une partie des ménages moins aisés. Par ailleurs, cette tendance à la baisse des prix a impacté négativement le patrimoine global des ménages français, qui a reculé pour la deuxième année consécutive.