La chute inexorable dans le Neuf
Le Ministère de la transition écologique a publié ce mardi les données provisoires concernant le nombre de permis de construire délivrés au cours du mois de juin dernier…. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on atteint le fond : avec 347.900 autorisations de constructions entre juillet 2023 et juin dernier, c’est encore 15,3% de moins que l’année précédente. Nous atteignons ainsi les niveaux de 2015. Ambiance.
👀 Les maisons individuelles bien plus touchées
La chute sans pause du secteur du bâtiment, confirmée par les chiffres de juin, ne sera certainement pas de nature à rassurer le président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) Pascal Boulanger… Avec un recul de 15,3% sur un an, en juin dernier, le nombre de permis de construire continue son repli. Et par ricochet, le nombre de démarrage de nouveaux chantiers continue lui aussi de plonger à 272.800 mises en chantier, selon le Ministère, soit un recul de presque 22%.
En y regardant de plus près, on comprends que ce sont surtout les maisons individuelles qui paient le prix fort de cette crise : avec 124.600 nouvelles autorisations de permis de construire, c’est -18,1% de repli ; quand dans le même temps, les logements collectifs ne reculent « que » de 13,7% (à 223.300 autorisations).
❌ Une catastrophe sociale en perspective
Le marché de l’immobilier neuf français ne se relève toujours pas.
Inflation sur le prix des matériaux, contraintes environnementales accrues sur les nouveaux projets de construction, renchérissement du coût du crédit, contraintes du Haut Conseil à la Stabilité Financière dans l’octroi des prêts immobiliers, disparition progressive des niches fiscales qui stimulaient le marché par l’investissement privé… les raisons du déclin sont nombreuses. Mais les mesures politiques pour enrayer cette chute sont absentes. Pire, les enveloppes fiscales de soutien (MaPrimRénov’) sont quasi vouées à disparaitre, gestion de la colossale dette publique et redressement du budget de l’Etat obligent.
Les chiffres sont alarmants : 25.000 emplois ont déjà disparu au cours du premier trimestre 2024 selon la Fédération Française du Bâtiment. La FFB craint jusqu’à 90.000 emplois disparus sur l’ensemble de l’année 2024. Et sans doute 150.000 de plus en 2025. Et ce n’est sans doute pas le contexte économique des prochains mois qui permettra un quelconque « choc de mesures » pour renverser la vapeur. La fin de l’année risque d’être bien longue pour toute ce secteur.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français