Un marché immobilier français entre incertitudes et perspectives de rebond en 2025
Le marché immobilier français, marqué par d'interminables mois de turbulences, semble vouloir s’orienter vers une reprise en 2025, après une période de grandes difficultés pour les vendeurs, les agents immobiliers et le secteur du BTP. Avec des contrats de construction en berne et une concurrence accrue dans la vente de terrains, les professionnels de l’immobilier restent partagés sur les perspectives d'avenir. Si certains voient la lumière au bout du tunnel, d’autres redoutent une chute vertigineuse au printemps avant un rebond potentiel dans le secteur du neuf, en seconde partie de l'exercice. Il est donc essentiel de comprendre les facteurs qui influenceront cette reprise et les profils des acquéreurs, tout en observant les dynamiques actuelles de l’offre et de la demande.
🧱 Les tendances actuelles du marché immobilier et les perspectives pour 2025
Après plusieurs mois de déclin, la situation immobilière semble décidée à évoluer positivement en 2025. Des signes de redressement émergent, bien que ces améliorations restent fragiles. Le marché de l'ancien, notamment, pourrait voir une reprise grâce à la baisse des taux d'intérêt des crédits immobiliers, désormais à 3,37 %, contre 4,20 % un an plus tôt. Les professionnels estiment que les décisions politiques, y compris la future loi de finances, joueront un rôle déterminant dans cette dynamique, avec des projections de stabilisation pour les mois à venir.
📊 L'augmentation de la demande et la reconstitution de l’offre sur tout le territoire
L’un des indicateurs les plus significatifs de ce redressement est la reprise de la demande. Au dernier trimestre de 2024, la demande nationale a progressé de 11 %, avec un intérêt particulier pour les appartements (+16 %) comparé aux maisons (+9 %). Les secundo accédants, représentant 53 % des acquéreurs, dominent le marché, suivis des primo-accédants (31 %). En parallèle, l’offre de biens disponibles connaît une reconstitution notable, avec une hausse de 15 % en 2024. Une augmentation significative de l'offre qui permet d'ailleurs un choix plus large pour les porteurs de projets immobiliers. Si cette dynamique est visible dans de nombreuses régions, Paris fait exception, avec une baisse de l'offre de 8 %.
🤲 Une correction des prix, mais une résistance des vendeurs à s’adapter
En 2024, la tendance à la baisse des prix semble se ralentir. Si le marché reste sous l’effet d’une correction, la diminution des prix a été moins marquée qu’auparavant. Dans certaines zones, notamment en Île-de-France, les prix continuent de baisser, mais à un rythme plus modéré. Cependant, cette baisse des prix se heurte à une résistance de la part des vendeurs, qui peinent à ajuster leurs attentes face aux réalités d'un marché en transition. Les négociations entre acheteurs et vendeurs deviennent de plus en plus fréquentes, avec un nombre croissant de transactions impliquant une réduction de prix.
👨👩👧👦 Les profils des acheteurs : Un marché influencé par la recherche de pouvoir d'achat
L’attrait pour les appartements en ville démontre une recherche de rationalité chez les acheteurs. En effet, face à une incertitude économique persistante, les ménages privilégient des investissements plus sûrs, moins coûteux, et qui préservent leur pouvoir d’achat. Les primo-accédants sont particulièrement actifs, bien que la part des investisseurs demeure faible (16 %). L’attention portée sur la gestion des finances personnelles, y compris la prise en compte des coûts annexes (fiscalité locale, charges, etc.), devient déterminante dans le choix des futurs propriétaires.
📝 Les facteurs d’ajustement entre vendeurs et acheteurs : Un marché plus lent mais plus réfléchi
Une autre dynamique importante est l’allongement des délais de vente, qui témoignent de la prudence des acheteurs face à la hausse des prix et aux incertitudes économiques. Si les délais moyens de vente en 2024 ont augmenté à 97 jours, c'est en partie dû à l’hésitation des vendeurs à ajuster leurs prix à la réalité du marché, et à la vigilance accrue des acheteurs. Les négociations sont désormais plus fréquentes, intervenant dans neuf ventes sur dix, particulièrement pour les maisons. Cette tendance indique que le marché est en pleine réévaluation, et que les transactions à des prix ajustés devraient devenir la norme dans les mois à venir.
🧗♀️ Un redressement en douceur mais des défis persistants
On comprends bien que le marché immobilier français semble vouloir amorcer une reprise timide en 2025, grâce à une demande en croissance, une offre plus densifiée et diversifiée et des prix en ajustement. Cependant, les incertitudes économiques persistent et les divergences entre les attentes des vendeurs et des acheteurs pourraient freiner une reprise souhaitée plus vigoureuse. Les mois à venir seront décisifs pour confirmer si cette dynamique se pérennise ou si de nouveaux obstacles se dresseront sur le chemin de la stabilisation du marché.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français