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La « Sécurité sociale de l’alimentation »  pour lutter contre la précarité alimentaire
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La « Sécurité sociale de l’alimentation » pour lutter contre la précarité alimentaire

Le concept de la « Sécurité sociale de l’alimentation » fait de plus en plus parler de lui, notamment grâce à une proposition de loi des députés écologistes. Prévue pour être examinée le 20 février, cette initiative vise à offrir une aide alimentaire mensuelle de 150 euros à tous les citoyens, sous forme de carte, afin de lutter contre la précarité alimentaire croissante. Derrière cette proposition se cache un projet ambitieux qui pourrait transformer le système actuel d’aide alimentaire, mais qui suscite également de nombreux questionnements, notamment sur son coût.

📍 Un projet soutenu par les expérimentations locales

Depuis 2019, de nombreuses expérimentations locales ont été mises en place pour tester l’efficacité de la « Sécurité sociale de l’alimentation ». Des associations et des collectifs ont ainsi mené des projets pilotes dans plusieurs villes, dont Bordeaux, où 150 étudiants ont bénéficié d’une carte créditée de 100 euros pendant neuf mois, en échange d’une cotisation volontaire. Les résultats ont été positifs, avec des participants qui ont vu leurs habitudes alimentaires se transformer. L’objectif des députés écologistes est de soutenir ces expérimentations et de financer leur développement pour en mesurer les impacts sociaux, économiques et sanitaires. Pour eux, il s'agit d'ouvrir un débat sur le droit à l'alimentation pour tous.

⚙️ Le système proposé : financement par cotisations sociales et critères environnementaux

Le cœur du projet repose sur la mise en place d’une carte d’alimentation, créditée de 150 euros par mois pour chaque citoyen. Cette somme serait financée par des cotisations sociales et serait dédiée à l’achat de produits sélectionnés selon des critères sociaux, environnementaux et de santé. Les produits dits « mauvais pour la santé » ne seraient pas concernés, ce qui aurait l’avantage de favoriser une alimentation plus saine et de lutter contre la malbouffe. En outre, cette mesure permettrait de soutenir l’agriculture locale, avec un meilleur revenu pour les producteurs grâce à la convention des produits locaux.

🔎 Le coût et les enjeux économiques d’une telle mesure

Malgré son potentiel, la mise en place de cette « Sécurité sociale de l’alimentation » n'est pas sans défis, notamment financiers. Le coût estimé de la mesure s'élèverait à 120 milliards d'euros, s’ajoutant aux 666 milliards d’euros prévus pour les dépenses de sécurité sociale en 2025. Si la proposition permettrait de réduire les dépenses de santé liées à une mauvaise alimentation, l’enjeu reste de taille : est-il économiquement viable d’assumer ce coût ? Pour Charles Fourier, député écologiste à l’origine de cette proposition, il est essentiel de tester des modèles économiques avant de lancer une réforme de grande ampleur. L’objectif est de poser les bases d’une réflexion sur un modèle alimentaire plus juste et durable, mais un véritable consensus doit encore être trouvé.

🤔 Une réflexion nécessaire, mais des défis à surmonter

Le projet de « Sécurité sociale de l’alimentation » présente des avantages considérables, notamment en matière de justice sociale, de soutien à l’agriculture locale et de prévention de la malbouffe. Toutefois, son coût élevé soulève des questions sur sa faisabilité à court terme. Avant de pouvoir envisager une généralisation de ce système, il serait pertinent de poursuivre les expérimentations locales pour affiner le modèle économique. Une fois les résultats obtenus, une analyse approfondie permettra de déterminer si cette réforme peut réellement être mise en œuvre sans compromettre la stabilité financière du pays. Le débat doit être ouvert et prendre en compte les enjeux économiques et sociaux à long terme.

À propos de l'auteur

Responsable du développement commercial au sein du Groupe Win'Up, Vanessa accompagne des entrepreneurs dans leur projet de création et participe au développement de la notoriété des enseignes du groupe. Sensible aux sujets économiques et financiers, Vanessa partage son avis sur les actualités.