Législatives 2024 : les marchés inquiets et incertains
En début de semaine, Stéphane Boujnah, directeur général d'Euronext, était invité à exprimer l’inquiétude des investisseurs quant à la situation politique française sur l’antenne de France Inter.
A la veille du premier tour, alors que les sondages laissent peu de place au doute sur les résultats qui tomberont dimanche, les taux obligataires français s’affolent et les marchés s’inquiètent fortement des conséquences de ce prochain scrutin français.
🇫🇷 La situation française affole les marchés
A quelques jours maintenant du premier tour des élections législatives françaises, le directeur général d’Euronext est revenu sur l’inquiétude et aussi l’incertitude qui pèsent sur les marchés financiers depuis l’annonce de la dissolution, par le président Emmanuel Macron, à la suite de la déroute de la majorité présidentielle, au dernier scrutin européen. Les effets de cette annonce ont été immédiat avec des corrections assez brutales de la Bourse de Paris par exemple (-6,23% sur la semaine qui a suivi l’annonce), mais aussi sur les autres places boursières européennes. Les taux obligataires français ont aussi connu une forte flambée. De fait les taux auxquels la France emprunte depuis deux semaines frôlent les 3,3 quand les taux allemands résistent à 2,65%. Un tel écart n’avait plus jamais été enregistré depuis 2012.
😳 Des investisseurs inquiets
Face à certains programmes économiques aux propositions parfois « extrêmes », qui risqueraient d’accroître la dette française, les marchés prennent peur : gonflement de la dette, décrochage économique, difficultés pour la France à rembourser sa dette, scission dans la société française…. Tous les scénarios sont aujourd’hui sur la table, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela se ressent aujourd’hui sur les marchés financiers.
👉🏼 Deux scénarios se détachent
Tous les regards seront portés sur notre pays, le 7 juillet prochain, avec déjà deux scénarios qui se distinguent : le premier scénario consiste en la victoire de l’extrême droite, avec une majorité absolue pour un parti qui n’a jamais gouverné. La crainte des marchés porte bien entendu sur la mise en place du programme économique présenté, avec un coût très élevé. Mais d’autres risques apparaissent également comme le possible trouble dans la population française (le directeur général d'Euronext pointe un risque pour « la cohésion de la société française ») ; et pourquoi pas des mouvements sociaux longs et durs dès la rentrée prochaine. Dans tous les cas, nous devons nous attendre à une réaction très rapide des marchés financiers, et de possibles hausses nouvelles des taux obligataires par exemple, renchérissant immédiatement le coût de la dette française. On parle d’ailleurs, dans les rangs du RN, de la possible nomination d’un ministre de l’économie qui ne serait pas issu des rangs du parti ; histoire de donner un signe rassurant aux marchés.
L’autre scénario tout aussi plausible au moment d’écrire ces lignes est l’absence de majorité claire et forte pour l’un des partis politique en lice, et la donc possible nomination d’un gouvernement de transition (nouveauté dans le paysage politique français depuis la IVème République). Ce gouvernement de transition permettrait alors d’assurer la gestion des affaires courantes jusqu’à la prochaine élection présidentielle. Ce second scénario serait moins inquiétant, du point de vue des marchés.
Dimanche prochain, dès 20h00, nous aurons un premier aperçu de ce qui pourrait bien faire notre quotidien pour les deux prochaines années.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français