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Crédit à la consommation : Une crise de confiance silencieuse
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Crédit à la consommation : Une crise de confiance silencieuse

Depuis quelques années, un phénomène préoccupant traverse l'économie française : l'effondrement des crédits à la consommation. Ce déclin, encore amplifié par la conjoncture économique difficile, cache des dynamiques profondes qui vont au-delà de la simple crise conjoncturelle. Loin d'être une simple conséquence des incertitudes actuelles, ce recul signale des évolutions significatives dans les comportements des Français et pourrait redéfinir les contours du crédit à la consommation. Décryptage des causes et des conséquences de cette tendance inquiétante.

🚨 L’effondrement des crédits à la consommation : une tendance de fond

Depuis plus de sept ans, le crédit à la consommation connaît un déclin continu, atteignant son niveau le plus bas en 2024 avec seulement 12,2 % des ménages en France détenant un crédit à la consommation. En 2009, cette proportion atteignait 30,5 %, un recul spectaculaire qui ne peut être ignoré. Le nombre de ménages ayant recours à ce type de crédit a diminué, passant de 13 millions à 3,76 millions aujourd’hui. Cette évolution témoigne d’un changement radical dans la manière dont les Français abordent leur consommation et leur endettement. Au-delà des facteurs économiques, cette tendance suggère une mutation des priorités financières des ménages français. Mais on peut aussi y voir un retrait des établissements financiers, pour faire face aux poussées du risque en période inflationniste, ou encore des freins de ces mêmes établissement face à la flambée des "faux" utilisés pour réaliser les demandes de financement.

💳 Les cartes magasins : un produit de niche en voie de disparition

L’un des produits les plus emblématiques du crédit à la consommation, la carte magasin, connaît également un effondrement drastique. En 2011, 6,3 % des ménages en possédaient une ; en 2024, ce chiffre a chuté à 2,4 %. Cet outil de financement, qui visait à permettre un paiement facilité en plusieurs fois, semble désormais relégué à un rôle marginal. En parallèle, l’usage des crédits bancaires pour des achats à la consommation diminue également. La part des ménages recourant à ce type de financement a baissé de 20,4 % en 2011 à 13,4 % aujourd’hui, signifiant une perte de clientèle importante pour ces produits.

🔄 Un changement de paradigme : les nouveaux modes de financement

Si les crédits à la consommation connaissent un déclin, d’autres formes de financement émergent. L’essor des paiements fractionnés (BNPL, "Buy Now Pay Later") est une des raisons principales expliquant cette évolution. Ces nouvelles pratiques permettent aux consommateurs de répartir leurs paiements sans faire appel à des crédits traditionnels, souvent plus contraignants. Cette transition vers des formes de paiement plus flexibles semble davantage en phase avec les nouvelles attentes des consommateurs, notamment parmi les jeunes, qui privilégient désormais des solutions plus souples et plus adaptées à leurs habitudes de consommation.

🔆 Un endettement globalement plus mesuré en France

Malgré une baisse des crédits à la consommation, l’endettement global des Français reste un sujet préoccupant. Cependant, selon les dernières données, la France présente un taux d’endettement inférieur à celui de nombreux pays anglo-saxons. En 2024, l’endettement des ménages français représente 61,4 % du PIB, contre 78 % au Royaume-Uni et 99 % aux États-Unis. Cette différence souligne la tendance des Français à adopter une approche plus prudente vis-à-vis de l’endettement. Cette évolution pourrait indiquer un rejet progressif des modèles de consommation fortement endettés, au profit d’un recours plus raisonné au crédit.

👁 l'œil de l'expert : un tournant pour le crédit à la consommation

L’effondrement des crédits à la consommation traduit un changement profond dans le comportement des Français vis-à-vis de l’endettement. Si les incertitudes économiques actuelles ont joué un rôle dans cette évolution, il est évident que de nouveaux usages émergent, en particulier avec l’essor des paiements fractionnés. Les banques et les institutions financières devront s’adapter à ces nouvelles tendances en repensant leurs offres. Face à cette transformation, il semble que le modèle de crédit à la consommation traditionnel soit appelé à se réinventer. Les acteurs du secteur devront être réactifs pour répondre aux attentes des consommateurs tout en respectant les nouvelles dynamiques économiques.

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