FED et BCE pour une première baisse des taux en juillet prochain ?
La Réserve fédérale américaine (Fed) achevait, le 20 mars dernier, sa réunion de politique monétaire de deux jours. Nombreux sont les marchés qui attendaient le moindre indice sur le prochain calendrier d’un assouplissement monétaire attendu cette année.
De son côté, Luis de Guindos, le vice-président de de La Banque centrale européenne (BCE) annonçait en début de semaine que l’institution européenne sera en mesure de discuter d'une baisse des taux d'intérêt en juin prochain.
✅ La FED adopte le statu quo et confirme son calendrier
Les taux américains restent donc inchangés, pour la cinquième fois d'affilée.
Face à un regain de l’inflation (remontée en février dernier à 3,2% sur un an), la Banque Centrale Américaine a décidé de jouer la prudence. L’autre raison du maintien des taux directeurs à des niveaux haut est incontestablement la « bonne santé » de l’économie des Etats-Unis.
Les membres de la Banque Centrale ont ainsi relevé leurs projections de croissance de 1,4% à 2,1% sur 2024. L’institution prône l’attentisme, craignant une possible nouvelle flambée des prix.
Le contrôle du taux de chômage (3,9% en février et 4,1% attendu en fin d’année) illustre lui aussi parfaitement la bonne résistance de l’économie américaine à la politique monétaire contraignante de la Banque Centrale Américaine, et donc incite lui aussi au maintien des taux directeurs.
L’autre nouvelle attendue était le calendrier des prochaines baisses. La Réserve Fédérale Américaine a confirmé vouloir baisser ses taux trois fois d’un quart de point d’ici la fin de cette année 2024. Les faucons ont aussi revu leurs prévisions pour l’exercice 2025, en anticipant trois autres baisses de taux supplémentaires.
L’objectif affiché étant de retrouver des taux à 3,9% fin 2025. Concernant la première des baisses pour cette année, une grande partie des acteurs du marché l’attendent en juin, voire en juillet.
🇪🇺 L’Europe attend l’été
Sur le vieux continent, dans un contexte de reflux de l’inflation en zone Euro, de plus en plus de voix s’élèvent pour se positionner sur une première baisse des taux directeurs de la BCE, en juin prochain.
Parmi les 26 membres de l’institution francfortoise, les gouverneurs des banques centrales d'Espagne, des Pays-Bas, d'Irlande, de Grèce et de Slovaquie se sont tous ouvertement prononcés en faveur d’un assouplissement de la politique monétaire européenne dès juin prochain.
De l’aveu des économistes ce calendrier pourrait être favorable à une baisse du coût du crédit, puisque la BCE disposerait alors de "beaucoup plus" d'informations d'ici juin.
Luis de Guindos, lui-même déclarait voici quelques jours :
Nous n'avons pas encore discuté des futurs mouvements sur les taux. Nous devons recueillir davantage d'informations. En juin, nous aurons également nos nouvelles projections et nous serons prêts à en discuter.
D’autres voix restent plus sceptiques sur ce calendrier, et se tournent du côté des Etats-Unis, qui continuent de lutter plus difficilement contre l’inflation.
😳 La crainte persistante d’une inflation sur l’activité de services
Comme nous avions déjà pu l’exposer il y a quelques temps, la Banque Centrale Européenne craint toujours un potentiel retour de l’inflation, du essentiellement à la faible productivité en zone Euro, combinée à une trop forte croissance des salaires au cours des prochains mois.
Pour Luis de Guindos, ces deux facteurs pourraient ainsi mener à une forte pression sur les coûts unitaires de main d’œuvre, et donc sur les prix. Et c’est dans les activités de services, très forte consommatrices de main-d’œuvre, que l’inflation pourrait être alors plus importante.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français