Crise du logement : depuis 2022, les Français ont perdu un quart de pouvoir d'acheter
En un an et demi, les Français désireux d’accéder à la propriété, ont assisté à un retournement de leur capacité d’investissement, en perdant pas loin de 25% de pouvoir d’achat.
Une « violence inégalée » pour Véronique Bédague, PDG du groupe immobilier Nexity Entreprises, présente sur France 2 lundi dernier.
💥 Des taux qui ont explosé
La France connaît, comme l’ensemble de la zone Euro, une véritable remontada de ses taux de crédits, depuis maintenant de nombreux mois. La conséquence est aussi radicale que brutale. Là où les français pouvaient financer un bien immobilier à 1% en 2022, ils doivent aujourd’hui composer avec des taux aux alentours de 4%.
Cette remontée inédite (dans sa rapidité) des taux engendre bien entendu une baisse tout aussi brutale du pouvoir d’achat des français. A argent plus cher, mensualités plus lourdes, et surtout capital emprunté réduit.
Pour Véronique Bédague, la crise immobilière que connaît la France est "d'une violence inégalée". "Elle touche au fond tous les nouveaux entrants (…) et aujourd'hui il n'y a pas vraiment de solution pour eux.
🔍 Et des prix de l’immobilier qui ne baissent pas assez vite
Avec une baisse de 30% des logements neufs en 2023 par rapport à 2022, et un blocage du marché de l’ancien du fait de Français qui ne souhaitent pas « brader » leurs biens à vendre, le marché de l’immobilier est tout d’un coup sclérosé. Les biens à la vente manquent et cette tendance participe ainsi à une baisse très relative des prix de l’immobilier.
Car même si nous constatons sur certains marchés des détentes sur les prix des vendeurs, nous restons bien loin des réductions attendues pour compenser en partie la chute du pouvoir d’achat des Français avec la hausse des taux.
🔮 Des années à venir encore tendues
2024 pourrait être une année de reprise, si les Français reprennent goût à investir et reprennent surtout confiance en l’avenir.
Guerre en Ukraine, conflit israélo-palestinien, inflation, les sujets de tension sont nombreux. Les syndicats professionnels du bâtiment commencent d’ailleurs à présenter des perspectives peu enthousiasmantes, avec des plans sociaux pouvant engendrer jusqu’à 300.000 licenciements dans les secteurs de l’immobilier et du bâtiment.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français