Immobilier : Des raisons d'y croire ?
La baisse des taux engagée depuis le début de cette année 2024, adossée à une légère détente des politiques d’octroi des banques, sur le prêt immobilier, laissent entrevoir un regain du marché de l’immobilier.
Pourtant, les causes de la crise sont trop profondes pour que ces seuls assouplissements puissent à eux seuls résoudre l’équation.
💪🏼 Stimuler la demande
Alors allons à l’essentiel : les deux axes à prioriser sont l’accès au crédit mais aussi le primo-accédant. En utilisant entre autre le PTZ (Prêt à Taux Zéro) puisque ce dispositif a longtemps fait ses preuves.
Pour Grégory Monod, président du Pôle Habitat de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), qui se prononçait jeudi 22 février dernier, il faut même l’étendre à 40%, et partout en France :
L’urgence n’est pas à relancer l’offre, mais la demande. Les professionnels appellent bien sûr à rétablir en urgence le PTZ pour le neuf avec une quotité de 40% partout en France, pour la maison et pour le logement collectif. Une mesure qui a un coût pour les finances publiques mais qui est pourtant gagnante dès lors qu’on n’oublie pas de comptabiliser la TVA sur ces logements neufs qui ne sont plus construits aujourd’hui. Rien que pour la maison individuelle.
Ce sont sans doute pas loin de 2 milliards d’euros de manque à gagner de recettes fiscales en 2023, du fait de l’effondrement du marché.
🏦 Les fameuses normes HCSF
L’accès au crédit passe aussi, et de l’aveu de tous, par un desserrement des contraintes du Haut Conseil à La Stabilité Financière (taux d’endettement des ménages et durée d’emprunt).
Ces normes imposées aux banques limitent fortement la distribution du crédit immobilier aux particuliers depuis maintenant trop longtemps. La restriction artificielle de la capacité d’emprunt des Français par ces bornages aura été une formidable caisse de résonance au renchérissement du crédit lié à l’augmentation des taux.
Revenir sur ces normes limitatives permettrait à un nombre important de Français d’accéder de nouveau au crédit immobilier, et financer ainsi plus facilement leur acquisition.
Cette initiative, associée aux premières baisses des taux que nous avons enregistrées en ce début d’année, permettrait de redonner confiance à un marché en déliquescence.
👉🏼 Et la transmission patrimoniale comme autre axe
Dans sa tribune du 22 février dernier, Grégory Monod revient également sur un autre axe de réflexion intéressant pour desserrer le marché de l’immobilier : faciliter la transmission patrimoniale dans la famille.
L’idée pourrait être de supprimer toute fiscalité sur les donations de cash souvent en sommeil sur des comptes d’épargne (PEL, CEL, etc.).
Cette décision permettrait ainsi de faciliter la constitution de l’apport personnel (toujours très important même s’il est en baisse depuis deux mois) dans le plan de financement.
Pour Grégory Monod : Au travers de cette épargne, on peut permettre d’avoir un apport complémentaire dans la sphère familiale.
Les pistes de réflexion pour détendre le marché de la construction neuve en particulier et de l’immobilier d’une manière plus générale sont nombreuses et pourraient pour la plupart être rapidement mises en place ; pour certains, le coût pourrait freiner le gouvernement, mais la casse sociale à venir et les chutes d’entrées fiscales liées aux ventes non réalisées pourraient bien coûter encore plus cher.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français