Linkedin CréditNews
Pour la première fois depuis 2015, les prix de l'immobilier baissent en France
3 minutes

Pour la première fois depuis 2015, les prix de l'immobilier baissent en France

C’est une première !

Dans son baromètre Notaires-Insee publié jeudi dernier, on a annoncé une baisse des prix de l’immobilier dans l’Hexagone. C’est du jamais vu depuis 2015.

Et c’est une tendance logique, qui fait écho à la crise du crédit que notre pays traverse, avec pour conséquence la chute des permis de construire pour le neuf, et la baisse des volumes de transaction dans l’ancien.

📣 La baisse des prix de l’immobilier est actée !

Selon le baromètre Notaires-Insee publié le jeudi 30 novembre dernier, les prix de l’immobilier ont reculé de 1,8% sur un an, au troisième trimestre, en France. Ils ont ainsi chuté de 1,6% pour les maisons individuelles et de 2% pour les appartements. Rappelons-nous que depuis 2015 et jusqu’à l’été 2022, les prix avaient explosé de 30% !

Pourtant, au troisième trimestre de cette même année, on entrevoyait le tassement de cette ascension : les prix dans l'immobilier ancien croissaient de 6,4% au troisième trimestre 2022, de 4,6% au quatrième, de 2,7% au premier trimestre 2023, puis de 0,5% au deuxième. Pour enfin passer dans le négatif avec cette première baisse actée.

On notera que la baisse des prix de l’immobilier est bien plus forte en Ile de France que partout ailleurs en France : la baisse des prix dans l’ancien atteint -5,3%, au troisième trimestre (-3,1 % au second trimestre). Pour le marché francilien des maisons individuelles ; la chute atteint -5,4 %, tandis que les prix du marché francilien des appartements reculent de 5,3%.

Pour la Province, et c’est une nouveauté depuis 2015, les prix des logements anciens ont baissé sur un an de -0,5 % au troisième trimestre. Dans le détail, c’est -1% pour les prix des maisons individuelles, quand les prix des appartements ont continué d'augmenter légèrement à + 0,5%.

✍️ Et les ventes sont aussi en berne

Autre indicateur important de l’état de notre marché de l’immobilier : le nombre de vente sur un an.

Et force est de constater que les chiffres annoncés confirment la méforme du marché. Ainsi le nombre de transactions continue de reculer en passant sous la barre symbolique du million de ventes. On enregistre 928.000 transactions au troisième trimestre (contre un million annoncés en juin dernier, pour le second trimestre). Nous sommes bien loin des quasi 1,2 millions de transactions immobilières qui avaient été enregistrées en 2021 !

Nous parlons de l’ancien, mais le neuf n’est pas mieux loti puisque nous constatons une chute des permis de près de 30% en un an. Le nombre de permis de construire délivrés continue ainsi sa chute en octobre (-26,2% sur un an), avec 375.100 logements autorisés à la construction, selon les chiffres provisoires publiés jeudi par le ministère de la Transition écologique.

🔎 À quoi faut-il s'attendre pour les mois à venir ?

En tout premier lieu, avec une inflation qui semble se contenir par un nouveau ralentissement enregistré en novembre (+3,4% vs 4% en octobre),  nous avons tout lieu de penser que l’arrêt de la hausse des taux directeurs de la BCE devrait perdurer et ainsi permettre aux taux des crédits de se stabiliser par la même occasion. Nous pouvons imaginer encore quelques hausses çà et là, mais la tendance sera sans aucun doute à la stabilisation des taux en 2024, avec pour les meilleurs profils de possibles taux négociables.

Autre sujet très attendu : la réunion du HCSF qui se tiendra le 4 décembre, à l’issue de laquelle nous pourrions assister à un possible assouplissement du cadre des règles d’octroi (entre autre le taux maximal d'endettement resté bloqué à 35%).

L’abandon de ces contraintes, souvent reprises dans les revendications des professionnels du secteur, permettrait à de nombreux Français d’être à nouveau éligible au prêt immobilier.

 

Une accélération de la baisse des prix de l’immobilier est également à attendre. Elle est aussi espérée autant par les Français en quête de devenir propriétaire, que par les professionnels de l’immobilier qui estiment que sans une baisse de l’ordre de 10 à 15% du prix de l’immobilier, la reprise des transactions ne se fera pas.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français