La Banque de France confirme la reprise du crédit immobilier
La Banque de France l'a annoncé ce vendredi 6 décembre: la reprise de la production de prêts immobiliers se confirme en France, pour le troisième mois consécutifs. Plus de 10 milliards d'euros de crédit immobilier ont été accordés aux particuliers au mois d'octobre. Une bonne nouvelle dans un environnement plutôt anxiogène.
📶 Une reprise modérée mais fragile pour les crédits immobiliers
En octobre, les prêts immobiliers accordés ont franchi la barre symbolique des 10 milliards d'euros, selon la Banque de France. Ce montant, qui atteint précisément 10,4 milliards d'euros hors renégociations, marque une progression pour le troisième mois consécutif. Cette dynamique reflète une tendance de reprise amorcée depuis le creux observé en mars 2024. Toutefois, malgré cette embellie relative, 2024 s'annonce comme l'année la plus faible pour le marché des crédits immobiliers depuis 2014. Ce redressement s’explique notamment par une amélioration des intentions d’achat immobilier, encouragée par un ralentissement de l’inflation et une offre bancaire plus compétitive, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA.
🏦 Des taux d’intérêt encore élevés malgré un léger recul
Bien que les taux d'intérêt moyens des nouveaux prêts aient légèrement fléchi, passant de 3,56 % en septembre à 3,51 % en octobre, le coût total du crédit demeure un frein pour de nombreux ménages. Avec des taux globaux atteignant 4,39 % pour des emprunts de 20 ans ou plus, le poids financier reste conséquent. Par exemple, un emprunt de 100 000 euros sur 20 ans engendre un coût d’environ 50 000 euros, soit près de deux fois et demie celui observé début 2022, où les taux s'établissaient à 1,80 %. Cette hausse rapide a significativement réduit le pouvoir d'achat immobilier des ménages, accentuant la prudence des investisseurs et primo-accédants.
🔭 Un secteur encore marqué par des incertitudes politiques
La récente censure du gouvernement et la chute de Michel Barnier ont intensifié l’instabilité du marché immobilier. Cette crise institutionnelle pourrait d'ailleurs freiner davantage les décisions d’achat, les ménages recherchant avant tout des conditions économiques stables et prévisibles. Ces blocages institutionnels risquent de renforcer l’attentisme des acheteurs, freinant la reprise du marché et limitant les transactions, qu’il s’agisse de primo-accédants ou d’investisseurs locatifs.
🪙 Une reprise qui demande à être consolidée
Bien que des signes d’amélioration soient perceptibles, notamment grâce à une offre bancaire plus dynamique, la fragilité du marché reste préoccupante. La stabilité politique et une baisse plus marquée des taux d’intérêt seront des leviers essentiels pour soutenir une reprise durable. En l’absence de réformes structurelles et d’un apaisement des tensions institutionnelles, le marché du crédit immobilier pourrait demeurer sous pression, freinant ainsi les opportunités d’investissement et l’accès au logement pour de nombreux ménages.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français