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Les taux de crédit immobilier : faut il attendre des baisses pour le mois de mars ?
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Les taux de crédit immobilier : faut il attendre des baisses pour le mois de mars ?

Les taux des crédits immobiliers, après avoir connu une baisse notable l'année passée, suscitent une question cruciale : vont-ils continuer à se réduire en 2025 ? Si la tendance à la baisse semble se poursuivre, elle se fait dans un contexte plus mesuré. Les emprunteurs bénéficient d’une capacité d’emprunt renforcée, mais les banques, tout en assouplissant l’accès au crédit, demeurent vigilantes sur certains critères. Cet article vous aide à mieux comprendre les prévisions de taux de crédit immobilier  pour les prochains mois.

📊 Une baisse plus modérée en 2025 : les raisons de cette projection

L'année écoulée a marqué une diminution significative des taux, avec un recul d'environ 1 % sur 12 mois, représentant au passage une augmentation de 10 % de la capacité d'emprunt des candidats à la propriété. Toutefois, les prévisions pour 2025 annoncent un recul plus modéré des taux, autour de 0,5 %. Cette évolution est attribuée à plusieurs facteurs :

  • la politique de la Banque Centrale Européenne (BCE) qui poursuivra  la réduction de ses taux directeurs de manière moins certaine au cours des prochains mois.
  • l'orientation des emprunts d’État, notamment l’OAT (Obligation Assimilable du Trésor) à dix ans, qui reste un repère clé pour les établissements financiers.
  • des porteurs de projet immobilier qui pourraient bien être moins nombreux qu'initialement prévus, dans un contexte qui, avouons le, reste très chahuté, et qui ne laisse pas beaucoup de place à la sérénité la plus totale.

Les derniers évènements politiques et géostratégiques seront eux aussi de nature sans doute à limiter la baisse des taux dans les futurs mois. Les prochains jours et leur lot de "surprises" viendront encore mieux nous éclairer.

🏦 Une reprise de la production de nouveaux crédits

Après une période de grande prudence, marquée par des critères d’octroi stricts, et un encadrement sévère de la distribution de crédits par le HCSF, les banques réactivent progressivement la production des crédits. Depuis septembre, les établissements financiers ont allégé leurs exigences, rendant le financement plus accessible, même pour des profils plus diversifiés. Pourtant, certains points restent cruciaux pour les banques, notamment le ratio d'endettement et la qualité du bien financé. En effet, des critères comme la note du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) peuvent influer sur l’acceptation d’un dossier. Les établissements se montrent particulièrement attentifs à ce paramètre, et certains refusent de financer des biens avec une note G sans que des travaux de rénovation ne soient planifiés. Autre paramètre à ne pas négliger : l'épargne. De nombreux établissements regardent effectivement de très près l'épargne que les candidats investissent dans leur projet d'acquisition. Et ce n'est pas tout, les banques sont aussi vigilantes sur l'épargne de réserve” que les futurs accédants à la propriété auront à leur disposition post financement.

👷‍♂️ Optimisation des coûts : comparer, négocier et se renseigner sur les aides

Si la baisse des taux permet d’alléger le coût global du crédit, il existe d’autres leviers pour optimiser son financement.

  • La concurrence entre les établissements reste un atout.
  • Mais il est aussi essentiel de négocier les assurances de prêt.
  • Et de s’informer sur les nouvelles évolutions légales, comme les réformes du Prêt à Taux Zéro (PTZ).
  • Le financement des travaux, particulièrement ceux liés à la rénovation énergétique, devient également un axe stratégique. Les emprunteurs peuvent bénéficier de prêts travaux dédiés, proposés par les artisans eux-mêmes, souvent assortis de taux intéressants et d’aides publiques pour alléger le reste à charge. Ces dispositifs, qui couvrent une gamme allant de 1 000 à 75 000 euros, sont soutenus par une politique de financement avantageuse pour les rénovations énergétiques.

👁 L'œil de l'expert : le crédit immobilier plus accessible mais …

En 2025, les conditions de crédit immobilier continuent donc de s’assouplir, mais à un rythme moins rapide que précédemment. Les emprunteurs peuvent s’attendre à des taux un peu plus bas, mais cela s’accompagnera de critères de sélection toujours assez rigoureux. Dans ce contexte, il est fortement recommandé de bien préparer son dossier en soignant la qualité de son bien immobilier, notamment en améliorant son DPE, et en comparant minutieusement les offres. Faire jouer la concurrence et s’informer sur les dispositifs d’aide à la rénovation peuvent également permettre de réduire le coût total du financement.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français