Skrinkflation : une stratégie qui coûte cher aux Français
Une fois n’est pas coutume, Alexandre Bompard, le président de l’enseigne Carrefour, a exprimé haut et fort son désaccord avec les stratégies menées par les industriels dans cette période d’inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages français. Cette fois, le distributeur pointe du doigt la Shrinkflation.
🧐 La Schrinkflation, ça consiste à quoi ?
La schrinkflation (rétrécir – inflation) est une pratique marketing qui consiste à cacher une hausse du prix d’un produit en réduisant les quantités. En règle générale, l’industriel conserve un emballage semblable, ce qui altère la perception de l’acheteur. Et le prix reste identique, voire dans certains cas augmente ! Nous avons donc un produit qui rétrécit (schrink) et des prix qui restent stables ou qui augmentent (inflation).
C’est une pratique certes légale (si la mention du poids du produit est modifiée), mais qui, selon Alexandre Bompard, tombe au plus mauvais des moments. Il remet en question cette pratique, en la qualifiant de « comble du cynisme ». C’est pourtant un moyen traditionnel pour l'agroalimentaire de masquer des hausses de prix.
⚡️ Un sentiment de tromperie
Pour les Français, le constat est amer. En effet, pour la plupart des consommateurs, l’œil reste fixé sur le prix, et moins sur le grammage. Pour beaucoup d’entre eux, le conditionnement des produits (alimentaires entre autres) dépend de normes établies, ce qui est une idée reçue.
Chaque industriel a le moyen de modifier selon ses envies, les quantités de chacun de ses produits. Et sans faire bien entendu de publicité sur ces changements de conditionnement, les industriels « trompent » en quelque sorte le consommateur.
👉🏼 Les grands groupes pointés du doigt
Pepsico, Unilever ou encore Findus sont cités par de nombreuses enseignes. Pire, certains distributeurs ont décidé, à compter de ce lundi 11 septembre, d’afficher clairement au consommateur, chaque produit qui aura été détecté comme « produit schrinkflation ». Les politiques ont aussi repris ce sujet, souhaitant forcé le poignet des industriels, à chaque fois qu’ils utiliseraient cette stratégie : indiquer clairement sur l’emballage, la réduction de poids, et le cas échéant le surcoût pour le consommateur.
C’est ainsi que BFMTV, à l’occasion d’une enquête sur ce sujet, a pu constater des augmentations importantes sur des biens de consommation de la vie courante :
- une couche Pampers voit ainsi son prix unitaire flamber de 30%.
- les glaces Magnum (aux amandes) sont passées d’un conditionnement de 328 à 300 grammes, faisant exploser le prix au kilo de plus de 23 % !
- et que dire des croquettes Pedigree, qui sont passées d’un conditionnement de 10 à 7 kg, tout en augmentant le prix du sachet de croquettes de près de 50%. L'augmentation du tarif atteint alors les 113 % du prix au kilo !
Nous pourrions ainsi continuer la liste…
Ce nouveau phénomène n’augure rien de bon pour la prochaine revue des chiffres de l’inflation en France. Et tout laisse à penser que ce phénomène viendra altérer les prévisions de la Banque Centrale Européenne sur ce sujet.
La réunion de ce jeudi 14 septembre des « faucons » nous fixera rapidement.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français