Le moral des ménages en baisse : le chômage et l’inflation ravivent les craintes
Annonces récentes de plans sociaux et de fermetures d'usines (Michelin, Valéo, ArcelorMittal, Casino, etc.), instabilité politique, guerre en Ukraine, le cocktail est parfait pour remettre en doute la confiance des Français. Explications
↘️ Un indicateur de confiance en recul
En novembre, la confiance des ménages français a de nouveau fléchi, selon l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques), avec une baisse de trois points de l’indicateur synthétique. Ce recul reflète des inquiétudes grandissantes chez les Français et notamment sur le chômage. A elles seules, les craintes liées à l’emploi ont bondi de neuf points, atteignant un solde d’opinion de 42, un sommet depuis mai 2021.
Ces angoisses sont alimentées par les annonces récentes de fermetures de sites, comme chez Michelin, Valéo, et ArcelorMittal, ainsi que par les propos du ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, évoquant des suppressions d’emplois « en milliers ». Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a également alerté sur 250 plans sociaux en préparation, menaçant potentiellement jusqu’à 200 000 postes.
🪙 Un retour vers l’épargne au détriment de la consommation
Dans ce contexte, les ménages anticipent une dégradation de leur situation financière, ce qui les pousse à freiner leurs achats importants. Cette prudence pourrait ralentir encore davantage la croissance. L’inquiétude concernant une accélération des prix et une baisse du niveau de vie à venir renforce cette attitude attentiste.
Exemple concret : Le cas de Sarah
Sarah, une jeune maman de 34 ans vivant en région parisienne, incarne cette réalité. Avec son conjoint, elle avait prévu d’acheter une nouvelle voiture d’ici la fin de l’année pour remplacer leur modèle vieillissant. Mais avec les incertitudes liées à l’emploi – son entreprise a récemment annoncé un plan de restructuration – et la hausse continue des prix, Sarah préfère différer cet achat.
On ne sait pas de quoi 2024 sera fait. Si je perds mon travail, on devra se contenter de ce qu’on a
explique-t-elle. En attendant, elle épargne le plus possible pour se prémunir contre d’éventuelles difficultés.
😥 Un climat de morosité économique
L’exemple de Sarah illustre une tendance globale : selon l’Insee, l’opinion sur l’opportunité d’épargner progresse, avec un solde atteignant 38, bien au-dessus de la moyenne historique de 18. Cependant, même cette épargne reste limitée, beaucoup ayant déjà puisé en partie dans leurs réserves, pour faire face à la dernière période inflationniste que notre pays à traversé.
⚙️ Vers une spirale négative pour l’économie ?
Avec un moral en berne, des dépenses freinées et une épargne contrainte, les comportements prudents des ménages risquent d’amplifier les difficultés économiques que traverse le pays. À l’approche des fêtes de fin d’année, période cruciale pour la consommation, la morosité ambiante pourrait peser lourdement sur l’économie française.
Pour les ménages comme Sarah, des solutions concrètes visant à sécuriser l’emploi et préserver le pouvoir d’achat apparaissent plus que jamais indispensables. Nos politiques sont prévenus!
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français