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Photo d'un utilisateur avec son téléphone mobile connecté à la néobanque Revolut
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Les banques traditionnelles de plus en plus malmenées par les néo-banques

L'essor des néobanques et des fintechs met à mal les banques traditionnelles, en particulier en France. Les acteurs numériques, tels que Revolut, Lydia ou Leetchi, connaissent un succès croissant auprès des consommateurs, attirés par des tarifs avantageux et une simplicité d’utilisation. Selon une étude récente de Bain & Company, cette dynamique est en forte accélération, menaçant de redéfinir les règles du secteur bancaire dans les années à venir. Mais qu’est-ce qui explique cet exode massif des clients des banques classiques vers les alternatives numériques ?

🆙 Un changement radical dans les habitudes bancaires des Français

L’étude réalisée par Bain & Company et publiée ce jour, révèle une évolution notable dans le paysage bancaire français. En quatre ans, la part des produits bancaires détenus par les banques traditionnelles a chuté de 11 points, passant de 78% en 2021 à 67% en 2024. Cette perte de parts de marché au profit des néobanques et des fintechs semble se confirmer, avec un pronostic alarmant : si cette tendance se maintient, la barre des 50% pourrait être franchie d'ici cinq à sept ans, prévient Bain & Company. Les principales raisons de cette migration des clients vers des acteurs numériques résident dans des tarifs compétitifs et une expérience simplifiée. En effet, près de 20 à 25% des répondants à l'enquête indiquent avoir ouvert un compte en ligne principalement en raison des coûts réduits et de la rapidité des services proposés.

Les services bancaires traditionnels, historiquement dominants, sont de plus en plus supplantés par des alternatives offrant une gestion flexible et à distance. Le secteur de l’épargne, jusqu’ici un domaine réservé des banques classiques, a également vu des courtiers en ligne comme Trade Republic ou Yomoni gagner du terrain, passant de 1% de pénétration en 2021 à 8% en 2024.

🛜 La montée en puissance de la mobilité bancaire et l’irrésistible attrait des néobanques

La mobilité bancaire, bien que stable par rapport à 2024 à 3,6%, présente des disparités marquées selon les catégories de revenus. Les clients aux revenus les plus élevés sont désormais beaucoup plus enclins à changer de banque. En 2024, 9,3% des personnes gagnant plus de 80 000 euros annuels ont opéré un changement, contre seulement 2,3% pour les foyers gagnant moins de 20 000 euros par an. Cette dynamique indique un phénomène de "premiumisation" des néobanques, qui séduisent de plus en plus une clientèle aisée, en quête de solutions plus adaptées à leurs besoins spécifiques.

Le phénomène ne se limite pas à la banque au quotidien. En effet, une part significative des clients (37%) se dit prête à souscrire ou renégocier un crédit immobilier entièrement en ligne, témoignant ainsi de l’évolution des attentes des consommateurs qui privilégient la digitalisation complète de leurs services financiers. Pour les banques traditionnelles, la perte d’activité sur ces fronts peut devenir un handicap majeur dans les années à venir.

👁 L'œil de l'expert: révolution en marche pour les banques traditionnelles

La montée en puissance des néobanques et des fintechs dans le paysage bancaire français n'est plus une simple tendance mais une réalité qui transforme les attentes des consommateurs. Les banques classiques doivent impérativement s’adapter à cette évolution pour ne pas sombrer dans l'obsolescence. Elles doivent renforcer leur offre digitale, réduire leurs frais, et offrir une expérience utilisateur sans faille pour rivaliser avec ces nouveaux acteurs. Par ailleurs, la diversification des services bancaires et l’amélioration de la mobilité bancaire seront des leviers cruciaux pour maintenir la fidélité de leurs clients.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français