Immobilier : La grogne grandit chez les professionnels du logement neuf
Nous l’abordions dans un précédent article : les défaillances d’entreprises ne cessent de croître, tant en construction de maisons individuelles qu’en promotion immobilière.
L’horizon peine à s’éclaircir, et les professionnels commencent à perdre patience.
🧐 Un constat amer
123.000 logements neufs seulement en 2023. C’est moitié moins que le volume de logements neufs livrés en 2021. C’est aussi près de la moitié des volumes commercialisés entre 2007 et 2023.
Pire, les ventes de maisons neuves individuelles en secteur diffus (hors lotissement) atteignaient péniblement les 58.500 unités en 2023, soit 40% de moins que l’exercice précédent.
On expliquait cette semaine les raisons de cette situation devenue explosive : l’explosion des taux de crédit immobilier, l’augmentation des coûts des matériaux et de la main-d’œuvre, la raréfaction du foncier ou bien encore la réglementation environnementale.
Et l’avenir, en l’état, ne paraît pas très rassurant : le Pôle Habitat de la FFB (Fédération Française du Bâtiment) alerte sur le fait que les autorisations de construire, qui augurent des prochaines mises en chantier de 2025, reflueront « encore » de plus de 12% sous l’effet de l’effondrement des ventes de 2023 (-30% tous segments confondus).
💥 Défaillances d’entreprises et ton qui monte
En conséquence, et sans étonner personne, les défaillances d’entreprises spécialisées en construction de maisons individuelles ou en promotion immobilière augmentent, tout comme les plans sociaux (pour réduire les effectifs).
On constate de premiers plans sociaux dans nos entreprises, après une phase d’ajustement d’effectifs, ce qui est certain c’est que cela va continuer chez nos adhérents en construction de maisons, promotion et aménagement, précise Grégory Monod, le Président du Pôle Habitat de la Fédération Française du Bâtiment (FFB).
On ne fait que le répéter, la crise du logement neuf sera durable si aucune mesure n’est prise rapidement, a une nouvelle fois regretté Grégory Monod, jeudi dernier (22 février 2024).
La situation exige un sursaut immédiat avant qu’il ne soit trop tard et que le désarroi se fasse colère, ajoute-t-il.
La colère du secteur pourrait bien prendre le pas sur celle des agriculteurs, si des mesures urgentes n’étaient pas mises sur la table très rapidement par le gouvernement.
Des mesures plus réalistes que celles annoncées voici quelques semaines par le premier Ministre.
On estime, selon la FFB ou encore la FNAIM, à 90.000 emplois détruits dans ce secteur en 2024, ou encore 1.400 agences immobilières qui auront disparu.
Le ton est donné !
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français