La baisse du nombre de courtiers : effet collatéral de la chute des prêts immobiliers
La profession de courtier, autrefois en plein essor grâce aux taux d'intérêt bas, se trouve aujourd’hui confrontée à une réalité plus difficile. En raison de la chute de la demande de crédits immobiliers, le nombre de courtiers continue de diminuer. L’Association Orias, responsable de la régulation de la profession, rapporte une nouvelle baisse en 2025, avec environ 5 500 courtiers actifs contre 5 650 l’année précédente. Ce déclin marque la fin d’une ère pour ces intermédiaires, autrefois indispensables sur le marché du crédit.
📉 La répercussion de la hausse des taux d'intérêt : une chute de la demande sans précédent
Depuis l'été 2022, la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) a drastiquement changé la donne pour les courtiers. Après des années de taux bas, la BCE a décidé de relever ses taux directeurs, une décision qui a rapidement affecté les conditions de financement. Les banques ont ajusté leurs barèmes pour maintenir leurs marges, rendant les prêts immobiliers plus coûteux. Cette hausse des taux a poussé les emprunteurs potentiels à reconsidérer leurs projets. Un emprunt avec un taux plus élevé peut, sur 20 ou 25 ans, alourdir le coût total d’un crédit de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Beaucoup ont donc choisi de reporter leurs projets, dans l'espoir que les prix des biens immobiliers baisseraient davantage.
Ce changement a mis à mal la demande de prêts immobiliers, qui a chuté à son plus bas niveau depuis 2014. Par conséquent, le marché des courtiers a également été impacté, avec une diminution notable du nombre d'acteurs dans ce secteur. L'Orias a constaté que l’effectif des courtiers actifs est désormais tombé sous les 5 500, soit une réduction sensible par rapport à l'année dernière.
👮🏼 Le rôle de l'Orias et l'impact de la réglementation
L'Association Orias, chargée de tenir à jour le registre des courtiers et de réguler la profession, a confirmé que la réduction du nombre de courtiers est le résultat direct de la contraction du marché du crédit immobilier. L'Orias a révélé que le total des inscriptions dans les secteurs des assurances, des opérations bancaires et des services de paiement atteignait 112 450, répartis sur 66 260 entreprises. Il est important de noter que les courtiers, souvent spécialisés dans plusieurs domaines, cumulent fréquemment plusieurs inscriptions, ce qui reflète la diversité de leurs activités.
Les courtiers sont tenus de renouveler leur inscription chaque année auprès d’Orias, un processus qui s’est achevé le 28 février pour cette année. Après une réévaluation de chaque dossier, les courtiers non conformes ou ne remplissant plus les conditions sont radiés du registre. Ce mécanisme de régulation contribue à maintenir un marché structuré, mais il expose également les courtiers aux fluctuations économiques qui affectent directement leur activité.
👁 L'œil de l'expert
Le déclin continu du nombre de courtiers dans un marché en contraction est un indicateur fort des tensions économiques actuelles. L'impact de la hausse des taux directeurs et la baisse de la demande de crédits immobiliers ont réduit les marges de manœuvre pour de nombreux courtiers. Ceux-ci doivent désormais s’adapter à une réalité plus complexe et moins favorable. Afin de traverser cette période difficile, il serait pertinent pour les courtiers de diversifier leurs activités en se tournant vers des segments de marché moins dépendants des fluctuations des taux d'intérêt, comme l'assurance pour les uns, ou le crédit pour les autres. En outre, une adaptation aux nouvelles exigences réglementaires et une spécialisation accrue dans des niches spécifiques peuvent offrir des leviers de croissance pour les courtiers qui sauront s’y engager.
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